LE SCANDALE DE LA SNCM
Le scandale de la Sncm, symbole hélas du déclin de l’autorité de l’Etat
C’est après 24 jours de négociations à tout rompre, que finalement la direction de la CGT et le gouvernement ont signé un accord prévoyant une semi-privatisation de la Sncm.
Jamais, dans l’histoire de la France, le gouvernement français n’aura semblé perdre autant son autorité sur les citoyens français. Il faut dire que les élections présidentielles sont en 2007, par conséquent à droite, les décisions prises sont mûrement réfléchies dans l’intérêt non pas de la France mais des élections, alors que l’opposition à gauche bien contente de voir la droite en difficulté ne propose aucun plan de sortie. Et justement la seule idée décision qui montrait que l’Etat français avait toute autorité, c’était de renvoyer les grévistes qui ont pris en otage les bateaux et ont bloqué les ports de Marseille et de Corse, devant le tribunal correctionnel. Seulement, voila, nos politiques n’ont plus hélas le franc parler qui caractérisait le Général de Gaulle et Georges Pompidou. Le discours est celui de la langue de bois, « pourvu que j’atteigne le pouvoir ».
Ce scandale montre aussi les dérives de l’Etat actionnaire. La Sncm, est tout d’abord un scandale financier, puisque c’est une entreprise qui est endettée à près de 200 millions alors que sa rivale Corsica Ferries est saine. La Sncm, entreprise nationalisée, était gérée par de hauts fonctionnaires, qui n’ont jamais réussi à rendre cette entreprise saine. De toutes les manières, leurs mauvaises gestions étaient couvertes par l’Etat ou plutôt par les contribuables français, qui chaque année, remboursaient les dettes de la Sncm. Une explication de ce scandale financier vient aussi des marins et syndicats qui , avec aussi peu d’éthique que leurs patrons, enregistraient ou cachaient une partie des recettes des produits dérivés de la Sncm pour leur propre compte. Bien entendu, ce scandale financier était connu par les protagonistes, et personne n’en a rien dit.
Finalement, les acteurs que sont l’Etat, les syndicats et les marins sont tous coupables. La victime n’est autre que le contribuable français, persuadé que les syndicats et les marins voulaient défendre le service public, alors que certains marins et syndicats se servaient du service public pour arrondir les fins de mois. Cependant, il n’est pas sûr que la supercherie ne se retourne pas un jour contre les trois coupables: un désintéressement de la politique par les français las des histoires, et un profond discrédit des syndicats et des marins.
Don Quichotte